Je me souviens très bien de ce jour, j’avais 16 ans, c’était
la première fois de ma vie où on me donnait une description aussi précise et générale
à la fois de ce qu’on appelle l’amour.
Moi qui avait l’habitude d’observer ça chez mes parents à travers
leur être et ce lien qui même à travers le temps n’a jamais failli face à aucune
épreuve de la vie. Je pourrais en parler
pendant des heures car j’ai appris à aimer grâce à eux mais ce jour là j’ai eu
une explication d’une clarté cristalline, d’une compréhension enfantine mais
d’une sagesse divine. Depuis ce jour, cette définition agit en moi dans chacun
de mes choix et à chaque instant je la comprends de plus en plus de mieux en mieux.
A cette époque j’avais une amourette de jeunesse. Je suis
quelqu'un d’assez expressif depuis ma tendre enfance, je n’hésitais jamais à exprimer
ce que je ressentais de bon ou ce que je vivais.
C’était avec l’ami de mon père, une
personne que j’admire énormément et qui
a eu une grande influence sur mon évolution interne. Il m’avait écouté du début à la fin avec attention, je
n’avais pas hésité à figurer de bien des façons et à essayer de spécifier ce
que je ressentais.
A cet âge on commence à grandir, on est en pleine adolescence
et on veut qu’on nous traite comme un adulte.
Un individu normal, après m’avoir écouté ou prêté attention à
mes paroles, m’aurait clairement dit : « A ton âge que connais tu réellement
de l’amour ». Mais lui avec son âme de philosophe et de sa compréhension de ce dont la vie lui
a donné et appris m’a demandé :
« Ressens-tu de la passion ou de
l’amour pour cette personne ? »
J’allais tout de suite répondre, impulsif comme j’étais, et
la réponse était claire, il avait rajouté : « Réfléchi bien avant de
répondre, est-ce un amour passionnel ou un amour fusionnel ? »
Perplexe, je fronçais
les sourcils en plongeant dans ma foret de mots intérieur qui m’a toujours
servie pour comprendre et décrire les choses. Chaque arbre représentait un mot,
le sens commun comme tronc, sa compréhension
profonde comme racine, son utilisation au cour de ma vie comme branche et
son feuillage comme ressenti. Chaque fois
que j’entendais ou usais de ce mot, j’étais là dans mon monde intérieur à observer
devant moi ce que j’avais planté de l’amour, la passion et de ce que je connaissais de la
fusion. J’étais là à scruter, une par une, les ramifications et feuille par
feuille essayant de trouver une explication convaincante afin de pouvoir
prouver la beauté de ce que je ressentais.
Je parlais d’amour à droite et à gauche alors j’étais dans
le faux depuis le début désorienté je lui avais répondu « c’est de l’amour » mon ego
avait pris le dessus et sur le coup j’avais perdu le Control.
Il me regardait et un sourire s’était affiché sur son
visage, à ce moment précis il a su qu’il
m’avait fait prendre conscience de mon « ignorance », ce sourire reflète
sa fierté de ma compréhension que j’essayais de déguiser. Il m’avait dit :
« Je suis très heureux pour toi et connais tu la différence ? »
A cet âge, mes arbustes commencent à peine leur croissance
et j’avais soif de connaissance pour que je puisse les arrosés et les voir évoluer,
cachant mon intérêt derrière mon ego je rependis dit moi avec un air désintéressé
Il Prit une grande inspiration et avec sa sérénité habituelle
m’avait fait part de ses pensées.
L’amour passionnel est puissant à une limitation dans le
temps et ce qui prend le dessus est la possession. On apprécie ce qu’on voit
mais si on remarque bien ce qu’on ressent réellement c’est la peur du jugement,
que peut être on n’est pas assez bien ce qui donne naissance à la honte et à la
culpabilité. On sent qu’on manque de quelque chose alors on commence à
critiquer et à blâmer, la jalousie s’installe prenant part à ce cocktail d’émotion
négatif qui suscite en nous l’agacement pour finir avec l’ennui d’où sa
limitation.
Alors que l’amour véritable fusionnel est inconditionnel ne
peut en aucun cas créer quelque chose de mauvais, ça va à l’encontre de sa
nature et sa pureté. On peut l’associer de très prêt à l’amour maternel.
On comprend que ce qui compte vraiment n’est pas la possession
d’autrui mais son bonheur qu’on découvre de ce qu’on ressent et nous révèle l’acceptation
de soi en tant qu’être pour apprendre à
s’aimer soi même pour qu’on puisse aimer la personne qui partage notre vie. Ce
qui nous montre aussi notre courage à dépasser nos craintes égoïstes, l’espoir que même si on est partagé entre lumière
et obscurité on pourra toujours distinguer ce qu’il y a de vrai pour pouvoir être
fière de l’un comme de l’autre, d’un épanouissement constant afin de mieux apprécier
ce bonheur qui ne nous a jamais quitté quand deux êtres s’entre aide à mettre
de coté leur égo pour se concentrer sur cette paix qui se créé, que ni le temps
ni la distance ne peut défaire.
Sur le coup je n’ai pas pu prononcer un mot. J’étais là à voir que j’étais loin de la
vérité et cette foret que j’entretenais
n’était juste qu’un commencement d’un petit jardin que je devais développer. Depuis ce jour je n’ai pas cessé d’observer afin
de pouvoir créer véritablement cette foret que je me suis toujours imaginé pour mieux m’exprimer et pouvoir expliquer réellement
ce que nul ne peu voir et toucher.
Ceci étant dit, les années
ont passé, les expériences se sont succédé
et l’école de la vie m’a instruite.
Tout comme on avait fait pour moi, j’essai du mieux que je peux de décrire
ces émotions quelles soient bonnes ou mauvaises, leur compréhension personnelle et unique à chacun d’entre nous, qu’il
soit passionnel possessif ou fusionnel et inconditionnel.
Toute expérience est
bonne à prendre donc pour commencer, il suffit de chercher et trouver cette vérité
ultime, la source de la création ; l’amour.
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